Soudage à l'électrode enrobée

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Le soudage à l'électrode enrobée est souvent appelé, par abus de langage, la soudure à l'arc.

Difficile de faire court pour une technique comme le soudage à l'arc. Ce procédé si simple à mettre en œuvre pour bricoler, peut être vraiment approfondi lorsqu'on s’y intéresse dans le détail, car c’est une technique d‘assemblage très adaptable.

Les dernières pages de la brochure sont un rappel concis du soudage à l'arc, si vous avez envie d'aller vite rendez-vous à la section #Mise en œuvre rapide.

Principe du soudage à l'arc

Ce procédé utilise comme moyen de chauffage, l'énergie d'un arc électrique qui jaillit entre une électrode enrobée fusible. constituant du métal d'apport, et les pièces à assembler.

À l'aide d'un générateur fournissant du courant alternatif ou continu d'intensité variable, de 20 à 500A, selon le diamètre de l'âme de l'électrode, la position de soudage et les dimensions des pièces, on créé un arc entre l'électrode fusible et la pièce métallique, qui fond en gouttelettes. Ces gouttelettes sont projetées dans la bain de fusion. Ce bain de fusion constitue. après refroidissement, le cordon de soudure. L'enrobage de I‘électrode, en fondant, forme un laitier qui se solidifie sur Ie joint soudé. Le laitier solidifié est enlevé par piquage.

Généralités

Le poste à souder est un transformateur électrique alimenté par un réseau en courant 230 volts (ou 380 volts monophasé). Il fournit un courant de voltage plus faible (45 à 50 volts), mais avec une forte intensité (100 à 170 ampères).

L‘une des bornes du poste est reliée à la pièce à souder par la pince de masse. L'autre est constituée d'une électrode fixée sur le porte-électrode.

L'électrode enrobée

Une électrode enrobée se présente sous la forme d'une baguette (d'où les expressions courantes de baguette de soudage et de soudage à la baguette) comportant une âme métallique conductrice et un enrobage composite. L'électrode doit correspondre aux matériaux et aux épaisseurs à souder. On trouve des électrodes pour les aciers courants, la fonte, les inox, et même I'aluminium.

L'âme

L’âme métallique conduit le courant, apporte le métal, forme le cordon et comporte des éléments d'alliages devant assurer une grands part des caractéristiques désirées de la soudure. Le métal est en général très proche du métal de base à souder. La section est choisie en fonction du taux de dépôt désiré, lui-même fonction des épaisseurs de l'assemblage à réaliser.

Enrobage

L'enrobage est constitué de corps très divers, qui souvent sont des métaux en poudre et autres composants (oxyde de Titane. silicate, graphite, cellulose ...). Il contribue au rôle électrique (effet ionisant: l'air devient conducteur de courant), un rôle métallurgique (émission de gaz neutre protégeant le bain de fusion et transformation en laitier qui protège le bain de fusion) et un rôle mécanique (par le laitier, il détermine aussi le type de cordon et de pénétration ainsi que la plus ou moins grande facilité du soudage dans des positions particulières.)

Type d'enrobage

Il y a plusieurs familles d'enrobage (cellulosique, oxydant, basique, rutile, acide), le plus courants sont les rutiles et les basiques. Ils ont tous des caractéristiques mécaniques différentes, et nécessite parfois l'inversion des polarités (+ ou - à l'électrode ou à la pince).

Conservez vos électrodes dans un endroit sec. Malgré tout, les enrobages basiques se chargent en humidité. Il faut donc les faire sécher au four à 250°c (l’idéal étant 300°c ...) pendant 2h et les étuver à 100°c, juste avant de les utiliser. Vous pouvez fabriquer une étuve avec un décapeur thermique et boîte de la taille des électrodes.

Truc:Si vous ne connaissez pas la provenance des électrodes, essayez les différentes solutions proposées. Dans tout [es cas, si elles sont restées longtemps an fond d‘un garage, faites les sécher.

On trouve des baguettes à enrobage rutile en vente à peu prêt partout. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les électrodes vendues en "grandes surfaces" sont de bonne facture. Elles sont destinées pour des soudeurs-euses occasionnel-le-s, et donc prévues pour faciliter la tâche. De plus, elles sont souvent vendues dans des étuis en plastique qui les protègent de l'humidité.

Désignation des enrobages

Savoir lire un étui d'électrodes enrobées est souvent un casse-tête, chaque fabricant mettant en avant ses propres références. Cependant, sur les électrodes elles-même est souvent inscrite la norme "SPA/AWE". Elle commence par un "E" suivi d'un chiffre. Les plus courants sont 6013 pour les électrodes à enrobage rutile et 7018 pour les basiques.

Électrode rutile

Vous pouvez aussi trouver sur I'étui la norme ISO et/ou européenne: EN. Elles se ressemblent, sont composées d'une série de 7 cases où se trouvent des chiffres et des lettres qui désignent la composition chimique, la nature de l'âme, la position... La quatrième case est composée d‘une lettre qui indique le type d'enrobage: "B" pour Basique, "H", ou "RR" pour Rutile, "A" pour Acide...

Conditions d'utilisation

Type de courant et polarité

Certain postes sont en courant alternatif, d'autres en courant continu. Le courant continu donne la possibilité d’utiliser une gamme plus étendue d’électrodes. Ce type de courant permet d'inverser la polarité de l'électrode en passant du + au - . Pour les postes à courant alternatif, on peut rarement inverser les polarités. Il faut chercher sur le poste une plaque constructeur on I'on distingue ces symboles:

  • ~ pour le courant alternatif
  • = ou - pour le courant continu

Lorsque le poste vous offre la possibilité d‘inverser à votre guise les polarités, n'hésitez pas à respecter les conseils du fabricant en mettant le + ou le - à l'électrode.

Pour les enrobages rutiles, on met généralement le - à I‘électrode, et de + pour les basiques.

La plupart des postes à souder pour les particulièr-e-s sont désormais des postes très compacts, de type onduleur - courant continu, ou "Inverter". Le courant continu permet de ne pas avoir de rupture d‘arc et facilite grandement le soudage. De plus ces postes sont pourvus d'une aide à l’amorçage efficace. Le bain de fusion est beaucoup plus stable.

Truc: sur certains postes, les symboles - sont remplacés par des dessins de la pince et du porte-électrode. Dans ce cas, le poste est en courant alternatif et inverser la polarité ne changera rien.

Ampérage

Il faut veiller à ce que la prise sur laquelle le poste est branché soit suffisamment alimentée en courant. Le fusible conditionnant la prise doit être au moins de 16 ampères. L'idéal étant de souder à une intensité comprise entre 25 et 32A.

Truc: Jeter un œil sur le tableau d‘alimentation avant de souder, pour ne pas vous retrouvez dans le noir au moment où les plombs viendraient à sauter.

Sécurité

Truc: Mis à part pour des risques d 'électrocution et de “coup d'arc", la sécurité que vous mettrez en place est relative à la longueur des travaux que vous allez faire.
S'il ne s'agit que d'une réparation qui ne nécessite pas plus de 30 secondes de soudage, vous n'êtes pas obligé de vous habiller comme un-e pro.

Environnement et électrocution

Ne soudez jamais dans un endroit (très) humide, sous la pluie ou en ayant les pieds dans l‘eau. Si vous souder des pièces qui sont en contact avec des hydrocarbures, démontez-les et dégraissez-les avant de souder. Éloignez-vous des sources inflammables.

N'ouvrez jamais un poste sous tension pour le réparer.

Brûlure par rayonnement ou "le coup d'arc"

Également appelée photokératite, c‘est le risque le plus courant, que ce soit pour vous ou pour l'entourage. L'arc électrique est extrêmement puissant et il ne faut surtout pas le regarder sans une protection très élevée (Ne jamais le regarder, tout court!). Il faut utiliser un masque avec un indice de protection d'au moins 11, voir 13 si l‘on soude sur une longue durée.

Si vous devez corriger votre vue, préférez les lunettes aux lentilles de contact. Ces dernières à la manière d'une loupe concentreront le coup d'arc plus près de la cornée.

Si vous êtes éblouis plusieurs fois de suite, il est possible que le coup d‘arc se réveille pendant la nuit, avec une sensation de démangeaison dans les yeux similaire à la gêne que pourraient causer la présence de sable. Ne frottez pas vos yeux. Restez dans une pièce sombre et utilisez du collyre pour calmer les douleurs et ré-hydrater l'œil. Portez des lunettes de soleil. Consultez un médecin pour être prudent-e.

Truc: Si vous ne savez pas quel est l’indice de protection du verre, mettez à 5 cm d'une lampe ou d'un néon. On doit à peine voir la luminosité dégagé. Vous pouvez essayer aussi avec le soleil, où vous ne devriez apercevoir qu'un point plus clair à travers le verre.


Couvrez-vous la peau si vous passez plus de 10 minutes à souder. Le rayonnement UV est si puissant que vous allez prendre l'équivalent de coups de soleil, sur les parties du corps exposées.

Brûlure par contact

Portez des gants, tabliers en cuirs. Portez des vêtements adaptés qui vous protégerons des grattons bouillants de métal qui s'échappent de l'arc. Ne soudez pas en tongs par exemple.

Fumées

La fusion du métal et la transformation de l'enrobage dégagent des fumées. Il faut essayer de se décaler un peu pour ne pas avoir "le nez dessus". Faites en sorte de ventiler le local régulièrement si vous soudez dans un endroit confiné.

Hautes fréquences

Le soudage à l'arc génère de hautes fréquences. Celles-ci peuvent dérégler les appareils électroniques, comme les montres à quartz, les téléphones portables, mais aussi les pacemakers. Éloignez de 4 ou 5 m ces objets et ne laissez pas s‘approchez une personne qui en porterait un.

Préparation des pièces

Nature des assemblages

Le soudage à l'électrode enrobée convient particulièrement bien pour les assemblages en acier courant. que ce soit des tôles en acier ou des profils de construction mécanique (les aciers "noir", cornière, carré, tube ...). Ce sont des aciers faciles à travailler, peu onéreux et relativement passe-partout pour ce que l'on veut réaliser. Leur couleur extérieure est grise, ou noire. Leur épaisseur vue en coupe est d'un blanc brillant.

Truc: L'acier est un mélange de fer et de carbone. Au delà de 2,5 % de carbone, il s'agit de fonte. Il existe plusieurs nuances d’aciers qui sont alliés avec différents métaux selon les besoins (chrome, manganèse, molybdène …). On soude couramment les aciers non-alliés, sans apport d'autres métaux que le fer et le carbone, avec des teneurs en carbone entre 0,1 et 0,4 %.

Malheureusement, la plupart du temps, on ne connaît pas avec précision le métal de ce que l'on veut réparer ou assembler.

Le cas se présente souvent lorsque qu'on veut réparer une fissure apparut sous la colonne de direction d'un vélo. par exemple. Les cadres (anciens), s'ils sont effectivement en acier, sont souvent alliés avec un peu de chrome et/ou de molybdène. Dans ce cas, la soudure prend,mais l'arc est inexistant, ou l‘inverse, on passe directement au travers du cadre et on agrandi le trou … La solution serait d'avoir l'électrode appropriée …

L'acier courant (s'il n'est pas protégé par une peinture ou par un traitement chimique comme la galvanisation) rouille. Des points de rouille prononcés indiquent un acier faiblement allié ou courant.

Aussi les nuances d'aciers non ou faiblement alliés sont très magnétiques. Ces aciers s'aimantent facilement. L‘inox ou l'aluminium beaucoup moins.

Dés le début de vos premiers points de soudure, si l'arc est instable et que la soudure ne prend pas, n‘insistez pas. Les métaux en question sont peut-être d'un alliage complexe, ou encore, vous êtes en train d'essayer de souder des métaux de nature différente (ce qui est la plupart du temps impossible).

Truc: Parfois, vous pouvez vous dépanner en réglant une intensité beaucoup plus qu'il ne faudrait et ne pointer qu'une seule fois, en faisant un gros point de soudure (en passant de 55 à 85A par exemple). Même si les aciers sont différents, la puissance de l‘arc fera fondre vos assemblages et il y aura "soudure". Le risque étant de passer au travers des épaisseurs.

Préparation des bords

Si vous soudez deux éléments de votre fabrication, essayez d'avoir des découpes propres et bien droites, pour que les contacts entre les pièces soient maximum. Plus le joint est régulier avant soudure, plus la soudure est homogène.

Pour le nettoyage plusieurs étapes sont nécessaires:

  • dégraisser les pièces;
  • enlever la rouille et mettre le métal a "blanc";
  • décaper la peinture ou le traitement extérieur de l'acier;
  • enlever les bavures à la meuleuse;
  • brosser les poussières à la brosse métallique.

Réaliser des chanfreins

Ça n’est pas obligatoire mais un chanfrein guide le bain de fusion à l'endroit de la jointure où vous allez effectuer le cordon de soudure. Ils peuvent être réalisés à la meuleuse.

  1. décolletage des deux bords pour une soudure sur deux épaisseurs très fines. En dessous d'1,2 mm, mieux vaut utiliser un autre procédé de soudage comme le TIG par exemple;
  2. Les deux pièces à souder n'ont pas de chanfrein. Pour des tôles d'une épaisseur inférieure à 3 mm, un chanfrein n'est pas nécessaire, mais il faut bien ébavurer les bords;
  3. Soudure à plat, bord à bord, en une seule passe sur une épaisseur supérieure à 3,5 mm, avec un chanfrein en "V" à 45°. Le bain de fusion sera guidé par le chanfrein et la pénétration sera plus forte;
  4. Soudure sur une forte épaisseur, supérieure à 6 mm : réalisée en plusieurs passes, le chanfrein en "V" est proportionnel à l'épaisseur et la largeur du cordon.

Préparation du poste

Pince de masse

Avant d'amorcer le premier arc, il faut veiller à ce que les pièces soient bien à la masse (ce qui ne veut pas forcément dire au pôle - ). La disposition de la pince de masse est importante si on veut que le courant soit présent à l'endroit où on soude.

La pince doit mordre une des pièces métallique que l'on veut souder. Elle doit être en contact avec le métal de la pièce. Aussi, elle ne doit pas mordre sur de la peinture ou être isolée par n'importe quelle surface non conductrice.

Pour plus de confort, lorsqu'on travaille sur des pièces propres et bien préparées, on peut fixer la pince de masse sur une tôle qui nous sert de plan de travail. Le courant passera ainsi sur l'ensemble des pièces. De plus, les pièces en question sont délestées du poids de la pince, qui parfois est gênante.

Truc: il se peut malgré tout que le courant passe mal. Rapprochez alors la pince de la masse au plus près du point de soudure. il y aura a priori moins de pertes. L'électricité va là où l'acier est le plus conducteur. Il faut parfois l'aider un peu en raccourcissant la distance entre l'électrode et la pince de masse.

Réglage du poste

Il faut régler l'intensité (I) du poste en fonction du diamètre de l'électrode. On parle ici du diamètre de l'âme de l'électrode. Les fabricants donnent souvent une intensité de base d'utilisation. Mais, vous pouvez partir sur un réglage théorique avec cette formule: I = (Diamètre-1) x 50 .

Épaisseur du métal en mm Diamètre de 1,6 mm Diamètre de 2 mm Diamètre de 2,5 mm Diamètre de 3,5 mm Diamètre de 4 mm
1 25A Ne pas utiliser Ne pas utiliser Ne pas utiliser Ne pas utiliser
2 30A 45A 65A Ne pas utiliser Ne pas utiliser
3 - 55A 70A 95A Ne pas utiliser
4 - - 75A 105A 140A
5 - - - 115A 150A
6 - - - - 150A
8 - - - - 160A
10 - - - - 160A
Truc: réglez le poste avec ce réglage théorique et affinez ce réglage ensuite. Vous mettrez plus ou moins d'intensité selon l'épaisseur des pièces, leur volume, l'écartement des bords, la position de soudage, la pénétration voulue. L'élément conditionnant le plus ce réglage reste la profondeur de pénétration du bain de fusion. Plus vous augmentez l'intensité, plus le bain de fusion est important, mais vous avez le risque de passer au travers de la pièce.

Technique de soudage

Une fois le contact établit entre la pièce et l'électrode, l'arc s'amorce. Vous devez ensuite le stabiliser (même s'il ne s'agit que d'un point) et le rompre lorsque vous estimez que le point ou le cordon de soudure est suffisant.

Pointage et longueur des cordons

Avant de souder vos pièces, jugez quelle seront la taille et la longueur des soudures. Les soudures à l'arc, même s'il ne s'agit que d'un point de soudure, sont très solides si la soudure est homogène.

Mais ce procédé chauffe énormément et les pièces soudées subissent beaucoup de dilatation et de retrait. Il est conseillé, pour des assemblages ne nécessitant pas de contraintes énormes (comme un meuble par exemple), de réduire en taille et en nombre les cordons ou les points de soudure.

Ci-dessus, quatre points de soudure suffisent à maintenir les deux pièces.

Truc: limitez au plus juste vos points de soudure et vos cordons. La chaleur dégagée déforme. Préférez une série de points, plutôt qu'un seul cordon.

Avant d'assembler deux pièces libres, pointez-les, avec quelques points de soudure équidistants. Vous pourrez ensuite faire vos cordons, les pièces étant déjà maintenues entre elles.

Ci-dessus, trois petits cordons suffisent à l'assemblage pour être solide.

Déformation

C'est l'inconvénient de ce procédé. La chaleur du bain de fusion dilate les pièces, les déforme, les fait vriller. S'en suit un retrait, mais les pièces restent souvent déformées. Lorsque les pièces sont fixes, la déformation contraint la matière, pour éviter ces contraintes, évitez les longues passes.

Truc: pour limiter les déformations, vous pouvez brider les pièces pendant l'opération jusqu'à refroidissement complet. Soudez en alternant les passes d'une extrémité à l'autre de la pièce pour répartir la chaleur. Espacez vos points de soudure et attendez que la chaleur se dissipe pour faire un autre point (c'est d'ailleurs obligatoire pour la fonte, lorsque l'on répare des culasses fendues, par exemple).

Amorçage

Il faut frotter l'électrode à la pièce pour créer l'arc. Pour que celui-ci se stabilise, il faut qu'un petit cratère se forme au niveau de l'électrode. Pour cela, il faut que l'amorçage soit franc et dur un peu (l'amorçage dure au moins une demi seconde).

Il faut frotter l'électrode sur la pièce "en balayant" et ne pas "taper" sur la pièce. Évitez de donner des à-coups. L'arc est toujours un peu plus puissant lorsqu'il s'amorce, c'est normal. Il se stabilise ensuite.

Truc: il se peut que l'amorçage ne soit pas franc si l'électrode est neuve (et se "colle"), souvent à cause de l'humidité qui est rentrée dans les pores de l'enrobage. Faites la s'amorcer sur une pièce martyre et faites la "chauffer" comme si vous faisiez un gros point, afin de former un bon cratère en bout d'électrode et ce pour chasser l'humidité.

Le risque de collage

Il y'a collage lorsque l'électrode ne s'amorce pas correctement et reste collée à la pièce. Garder bien votre masque devant vos yeux si l'électrode se décolle d'elle-même, car l'arc reprend aussitôt. Pour dégager l'électrode, balancez le porte électrode de droite à gauche, jusqu'à ce qu'elle se décolle.

Généralement, l'électrode est abîmée sur le bout et le cratère qui garantit la stabilité de l'arc n'existe plus. Il faut le réamorcer pour reformer un cratère (dans ce cas là, utiliser une pièce martyre).

Ci-dessus: À gauche, une électrode correctement amorcée, le cratère est bien convexe. À droite, une électrode abîmée. L'enrobage est partit suite à de mauvais amorçages et fait courir le risque de collage.

Truc: parfois l'électrode est vraiment soudée à la pièce. Le poste à souder ronfle plus que d'habitude. Et ce n'est pas bon, car le court-circuit n'est pas loin. N’insistez pas si elle ne veut pas se dégager d'elle-même. Sortez l'électrode du porte électrode ou mettez le poste sur arrêt. Coupez l'électrode à la pince coupante.

Les causes du collage:

  • humidité des électrodes: faîtes les chauffer ou séchez-les;
  • mauvaise conductibilité du courant: changez la pince de masse d'emplacement. Mettez la au plus près de la soudure;
  • électrode noyée dans le bain de fusion: l'électrode est restée trop longtemps au contact de la pièce. Relevez votre main pour avoir une hauteur d'arc suffisante;
  • tension à vide du poste insuffisante: changer d'électrode pour passer à un diamètre plus petit.

Stabilisation de l'arc et du bain de fusion

Entre l'amorçage et cette phase de stabilisation s'écoule environ une seconde. Le geste du soudeur se déplace. Si pour l'amorçage, l'électrode doit toucher la pièce, il faut tout de suite trouver la bonne hauteur d'arc pour stabiliser l'arc et que le bain de fusion puisse se former.

Plus le diamètre de l'électrode est élevé et plus la hauteur est élevée. Pour une hauteur théorique, prenez le diamètre de l'âme et reportez là comme hauteur. Exemple: on se met à 2 mm de la pièce à souder pour une électrode de 2 mm.

Il ne faut pas que l'électrode soit trop basse. Elle risquerait d'être noyée dans le métal en fusion et de polluer la soudure. Mais il ne faut qu'elle soit trop haute non plus, car l'arc serait perturbé et pourrait se rompre. Le bain de fusion ne serait plus guidé par l'axe de l'électrode.

Cette hauteur d'arc doit être ajustée en permanence, car il faut compenser l'usure de l'électrode qui fond dans le bain de fusion. Lorsque cette hauteur est bonne, l'arc est relativement réduit et le bain de fusion apparaît nettement.

Truc: réglez votre geste au bruit de l'arc.
  • Un arc stable émet un crépitement régulier et plutôt rapide;
  • Un arc trop court "bouillonne". Sa lueur est très faible (il se peut que l’intensité soit trop faible aussi);
  • Pour une hauteur trop importante, son bruit est sourd et bruyant. L'arc est trop large et se conduit comme une flamme.
Avec l'expérience, vous reconnaîtrez le bon crépitement.

Position de l'électrode

Que ce soit pour le soudage à plat, en angle ou en montant, l'inclinaison de l'électrode doit être adaptée. Il y a des angles particuliers à trouver pour que le bain de fusion soit régulier et que le dépôt de métal soit homogène sur les deux bords à assembler.

À l'électrode enrobée, on soude en "tirant". De gauche à droite pour un-e droitièr-e et inversement pour un-e gauchèr-e. Le laitier qui protège le bain de fusion pendant son refroidissement reste derrière l'électrode.

Si on soude à plat, il fait incliner l'électrode de 60° à 80° par rapport au sens d'avancement.

Lors d'un soudage en angle, l'électrode se trouve dans l'axe du chanfrein ou de la bissectrice que forme les pièces (ce qui assure un dépôt de métal homogène sur les deux faces), tout en conservant une inclinaison de 60°-80° dans le sens d’avancement.

En étant trop incliné, il n'y aura pas assez de pénétration et l'arc sera perturbé.

Avec un peu d'inclinaison, il y a un risque d'inclure le laitier qui se forme dans le bain de fusion. La soudure sera pleine de porosités. Elle s'oxydera facilement

Truc: en règle générale, on est plus incliné lorsque l'on soude en angle qu'à plat. Il faut se tester pour voir ce qui convient le mieux. L'inclinaison détermine aussi un joli cordon de soudure. Mais vous ne pouvez le voir qu'après piquage, une fois la soudure terminée.

Vitesse de déplacement

La vitesse de déplacement de l'électrode conditionne la qualité et la finition du cordon de soudure, mais aussi le degré de pénétration et la déformation des pièces (plus on passe du temps à souder, plus les pièces se dilatent et se rétractent).

Il faut avoir une vitesse régulière (indescriptible théoriquement …). La largeur du cordon est un bon indicateur. La régularité de son aspect après piquage du laitier témoigne de cette régularité.

Truc: ici, c'est l'expérience qui donne la bonne temporalité. La vitesse est tout de même assez lente et l'avance doit être régulière. Si l'avance est trop rapide, on "perd" le bain de fusion. Si l'avance est au contraire trop lente, le bain de fusion est énorme et on risque de passer à travers la pièce. Le cordon, une fois le piquage réalisé, a l'apparence d'une succession de "vaguelettes" ou d'une "chenille". Ce sont en fait les gouttes de métal déposées régulièrement.

Ci-dessus: on voit la succession régulière de vaguelettes de métal. C'est une bonne soudure.

Rupture d'arc et piquage du laitier

Lorsque vous estimez que la soudure est finie ou que votre point est réalisé, retirez l'électrode enrobée rapidement pour rompre l'arc. Laissez refroidir votre cordon à l'abri du laitier. Une fois que celui-ci est de couleur grise, vous pouvez piquer le laitier.

Posez le porte-électrode loin des pièces en contact avec la pince de masse. Vous risqueriez de vous faire surprendre par un arc intempestif.

Piquage et nettoyage

Une fois le bain de fusion refroidit, la soudure, si elle est bien réalisée, est de couleur grise. C'est la couleur du laitier ou de la calamine. Il faut le casser avec un petit piolet ou un marteau. Si la soudure est correcte, elle n'a pas de mal à se détacher, mais son extraction est aussi conditionnée par le type d‘enrobage de votre électrode. Les enrobages rutiles se détachent facilement.

Ci-dessus: le laitier à cassé net. C'est une coûte friable, ici retournée.

Truc: cette croûte est très chaude et lors du piquage, elle peut partir n‘importe où. Mettez votre main devant vos yeux ou utilisez des lunettes de protection.

Si vous avez raté votre soudure, le laitier reste souvent accroché dans le cordon. Ne tapez pas. La soudure est polluée par le laitier et ne se détachera pas.

Truc: Si vous voulez repasser par dessus votre soudure ou la poursuivre, il faut piquer le laitier à l'endroit de la reprise, pour éviter les inclusions de laitier.

Vous pouvez nettoyer le cordon ou le point de soudure à la brosse métallique.

Tableau d'influence sur les caractéristiques de la soudure

(Is: intensité de soudage; Va: vitesse d'avance)

  1. Is et Va normal. La soudure est propre. Le dépôt est régulier et sans défaut;
  2. Is très faible: le dépôt est bombé, la pénétration est faible et on risque la présence de porosités;
  3. Is très forte: le dépôt est irrégulier, on a beaucoup de projection et la pénétration est exagérée;
  4. Va trop faible: le cordon est bombé, le dépôt est difforme et en angle. La pénétration est exagérée;
  5. Va trop forte: la fusion est irrégulière, le dépôt bombé. On risque des fissures et la pénétration est faible.

Mise en œuvre rapide

Voir aussi