Relations avec les vélocistes

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Les ateliers vélos rendent des services aux cyclistes. La plupart de ses services ne sont pas couvert par le marché. Néanmoins, quand on monte un atelier, c'est bien la première critique que l'on essuie (« Vous allez tuer le petit commerce et les vélocistes de la ville ! »).

Toutefois, la plupart comprennent à terme que cette activité est réalisée en pleine complémentarité avec l’activité marchande des vélocistes. Certaines associations ont même mis en place des partenariats avec les vélocistes par exemple « moins 10 % aux adhérents de l’association » ou récupération de pièces, etc.

Un argumentaire pour répondre à ces inquiétudes

L'atelier vélo rend des services que les vélocistes ne rendent pas

Ce n'est pas le même marché. En effet, les ateliers sont en premier lieu des ressourceries. Ils gèrent des déchets spécifiques. Aussi, les ateliers ne sont pas des réparateurs de vélos. Ils mettent simplement à disposition un lieu et des outils pour l'entretien quotidien. Le temps de travail des vélocistes professionnels est tellement coûteux que certains avaient déjà mis à disposition de leurs clients des espaces d'auto-réparation pour les petites réparations non rentables, comme les crevaisons, et ne nécessitant pas d'outillage trop onéreux.

L'atelier vélo n'a pas le même public que les vélocistes

L'atelier accueille des personnes à faibles revenus ou des personnes qui viennent essayer le vélo, un public qui ne va pas chez les vélocistes. En vendant des vélos peu chers et notamment aux jeunes, les ateliers facilitent l'accès à la bicyclette au quotidien en baissant le coût du « droit à l'essai » (Encadré 1). L'expérience des ateliers les plus anciens montre que leur public, après quelques années d'utilisation de vélos d'occasion, se tourne vers les vélocistes pour l'achat de gamme neuve ou plus adaptée à leur pratique (Encadré 2).

Encadré 1 : le droit à l'essai, c'est quoi ?

La France est un pays particulier. Le taux de possession de vélo par ménages est un des plus élevés d'Europe. Cependant, la distance parcourue par an et par ménage est une des plus faibles. En réalité, les français ont une pratique du vélo tournée vers le cyclotourisme dominical, une à deux fois par an. Le marché français de la « bicyclette urbaine du quotidien » a donc des opportunités d'expansion importantes. L'utilisation du vélo au quotidien par des gens qui se déplacent en voiture suppose qu'ils puissent essayer, une fois, deux fois, avant de décider d'en faire leur nouvel outils pour aller au travail. Si le coût de cet essai est trop élevé, les individus renoncent devant cette première contrainte. Les ateliers concourent à la baisse de ce coût.

Encadré 2 : des commandes groupées chez les vélocistes locaux

Génération vélo, un vélociste spécialisé dans le vélo de ville et le vélo hollandais à Grenoble, bénéficie de certaines commandes groupées (par centaines d'achats) de certains produits (sacoches, béquilles, reelight, pneus etc.) par l'atelier local. Ces commandes groupées se répartissent dans le temps auprès de tous les vélocistes, question d'équité !

Les ateliers vélos œuvrent pour une promotion pratique du vélo

Ils visent à augmenter, à terme, le nombre de cyclistes en élargissant la gamme de service à leur disposition. A Grenoble, malgré la présence d'un des ateliers les plus important de France (2000 adhérents / an), le nombre de vélocistes augmente. Les services vélos (vélos de location, vélocistes, ateliers vélo) atteignent une masse critique permettant à la politique de développement vélo d'être réellement efficace. Plus de cycliste = Plus de clients !

Les ateliers renvoient vers les vélocistes pour l'achat de pièces neuves

À moyen terme, la plupart des adhérents vont, sur les conseils des bénévoles des ateliers, acheter des consommables chez les revendeurs. La notion de bon entretien du vélo promue par les ateliers bénéficie à l'ensemble des acteurs de la filière vélo. Selon les contextes, les vélocistes, dont certains actes de réparation sont très peu rentables, renvoient vers les ateliers vélos (voir encadré 3).

Encadré 3 : une formation dans l'atelier par un vélociste

À Chambery, Veloland donne, pendant les mois creux de l'hiver, des formations aux bénévoles et adhérents de l'atelier vélo local, « La vélobricolade ». Pour le vélociste, c'est l'occasion d'éviter de gérer des opérations d'entretien de vélo très peu rémunératrices et de tisser un véritable lien avec des têtes de réseau qui reviendront vers lui pour les achats de pièces et de consommables.

Encadré 4 : L'exemple de la ville de Tulle

La ville de Tulle compte deux vélocistes. Depuis que l'atelier participatif À Bicyclette a ouvert, le premier s'est agrandi et le deuxième a arrêté les scooters pour ne faire que du vélo. En plus, ils envoient à l'atelier les gens qui ont des vélos anciens ou trop compliqués économiquement à réparer pour eux.

Les bases pour une lettre aux vélocistes ou autre personnes concernées

Association vélo qui roule
Adresse
Tel
Mel

Nom du destinataire
Adresse


Objet : Implication des ateliers vélos dans le marché local de vélociste

Chère Madame, chère Monsieur,

L'atelier vélo « Vélo qui roule » a ouvert/ouvrira ses portes depuis/en 2099. Nous avons reçu/entendu parler de vos inquiétudes quant à la possible concurrence directe entre nos activités et celles des vélocistes locaux/les vôtres. Nous comprenons cela. C'est dans un esprit de rencontre et d'ouverture que nous vous adressons cette lettre qui saura, nous l'espérons, vous convaincre de la compatibilité de ces deux activités.

Les expériences dans d'autres villes nous apprennent que la naissance des ateliers vélos est bénéfique à moyen terme pour le développement du vélo urbain et de ses services associés. Les ateliers participent à une augmentation globale du marché vélo, et notamment grâce :

  1. Aux actions de sensibilisation militante et festive
  2. À l'abaissement du coût du droit à l'essai au vélo. En effet une personne qui ne fait pas de vélo trouvera le coût d'achat de son vélo chez un vélociste trop élevé. Cela l'empêchera de changer ses pratiques de déplacement. L'expérience de la fédération nous indique qu'à moyen terme ces nouvelles personnes troquent leur vélo d'occasion utilisé tous les jours pour un vélo neuf.
  3. À la compréhension de ce qu'implique le bon entretien du vélo et l'émergence d'une meilleure connaissance en mécanique cycle. Ainsi les ateliers concourent à un moyen de transport plus fiable, et donc au final à des usagers plus réguliers, prêt à s'investir auprès de leur nouveau moyen de transport (en temps et en moyens financiers).

Les ateliers ne sont pas en concurrence avec les vélocistes. Cela pour plusieurs raisons :

  1. L'atelier vélo rend des services que le vélociste ne rend pas. L'atelier est avant tout une ressourcerie. Dans le même temps, les ateliers ne sont pas des réparateurs de vélos mais un lieu où les usagers de la bicyclette peuvent entretenir eux même leurs bicyclettes. Il n'y a donc pas de concurrence directe.
  2. Le public n'est pas le même. En effet, les personnes qui utilisent les services d'ateliers ont de faibles revenus. Jeunes, en difficulté économique, ce public ne se rend pas chez les vélocistes, à moins d'un changement de statut économique.

Les ateliers travaillent avec les vélocistes :

  1. Notamment pour des commandes groupées (partout en France),
  2. Pour des échanges ponctuels d'outils (Grenoble),
  3. Pour des formations (Chambéry),
  4. Pour des activités pour lesquels l'un et l'autre ne sont pas compétent (service global à l'usager).

Nous espérons vous avoir convaincu. Une rencontre nous permettrait peut être de mieux échanger sur nos activités et d'en trouver des communes.
Auteur de la Lettre