Les grands types d'ateliers

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L'idée de monter un atelier est désormais bien ancrée dans votre tête. Il est temps maintenant de passer à l'action. Mais selon vos orientations les actions à mettre en place ne sont pas les mêmes. Si pour vous les choses sont encore un peu floue, voici une typologie d'ambitions diverses sur le fonctionnement des ateliers, chacune ayant son attrait en fonction des objectifs de chacun.

Les modèles économiques

(cet article est le fruit de notre réflexion lors des rencontres nationales à Bayonne en 2018)

Dès la création le bureau choisit un modèle un modèle économique mais il faut savoir qu’on peut en changer au cours du temps.

Pour choisir on prend en compte :

  • Objet et projets de l’association
  • Territoires envisagés
  • Les charges et dépenses
  • Le statut juridique : assoc ,chantier d’insertion ,(SCOP mais pas dans l’heureux-cyclage)
    mécaniciennes à l'atelier de Gap
    atelier mobile ouvert
  • Le volume de budget
  • l’historique du groupe
  • Le pourcentage d’autofinancement
  • Les types de partenaires
  • Les types de relations avec les partenaires
  • Les fonctions des salarié.es par rapport aux bénévoles

Il n'est jamais trop tôt pour mettre en place de bonnes pratiques de prise de décision et de répartition des rôles. Pourquoi ne pas décider que chacun prendra le temps de jeter un coup d’œil aux idées proposées par "l'Université Du Nous". http://universite-du-nous.org/a-propos-udn/ses-outils/  ?

Voici donc les expériences tirées de nos multiples ateliers

Ce qui fonctionne

  • L’entraide entre les ateliers d’un même territoire.(on pourrait même créer une tontine entre ateliers)
  • Mutualisation et travail inter-réseau
  • Varier les activités
  • Faire des appels aux dons matériels
  • Pouvoir fonctionner sans salarié
  • Fidéliser un groupe de bénévoles désintéressés.
  • Offrir des temps réservés à l'atelier aux bénévoles pour qu'ils puissent entretenir leurs vélos.
  • Recentrer les bénévoles sur la formation . Le temps donné par le bénévole est utilisé pour se former à la mécanique ou à l’accueil. Ça soude le groupe.
  • Laisser le salarié sur les fonction support et mettre ça en avant quand on demande une subvention.
  • Vendre des prestations aux collectivités ou aux entreprises (voir atelier mobile)
  • Louer aux adhérents le matériel (box à l’atelier et outils)
  • Monter un partenariat avec les bailleurs fonciers
  • Demander une aide au fond de développement de la vie associative.
  • Demander une subvention à court terme , un lieu .
  • Considérer la sub comme un tremplin.
  • S’investir dans de bonnes relations avec les collectivités territoriales. (Tenir un cahier contacts/engagements réciproques)
  • Valoriser l’impact sur le lien social
  • Désigner un responsable de la com.

Ce qui ne fonctionne pas :

  • Mauvais accueil
  • Se renfermer sur un noyau de bénévoles anciens
  • Trop de salariat
  • Mauvaise répartition des postes.
  • Les permanences tenues par un.e salarié.e
  • Les réparations avant la vente par un.e salarié.e
  • Réparation pour vente par les bénévoles (ils vaut mieux qu’ils fassent l’aide ou l’accueil)
  • Le ou la salarié.e qui doit chercher des subventions pour se financer
  • courir après les subventions
  • Modifier le modèle économique dans un moment d’embellie.
  • S’assujettir à la TVA !!

Identités des ateliers.JPG

Mais concrètement, comment cela s'articule dans les ateliers ? Quelques éléments de vie des ateliers selon leur position par rapport aux différents éléments d'identités pré-cités :


Un atelier en collectif

Les ateliers en collectif en France, Belgique et Suisse:

  • Le chat perché
  • Vélorution Toulouse

Les pratiques de ces ateliers En France, les ateliers en collectif sont de loin les plus créatifs "artistiquement". Beaucoup de soudeurs y construisent de véritables merveilles à pédales. Ils fonctionnent exclusivement autour du bénévolat et de l'autogestion, la plupart du temps dans des locaux squattés. Leur surface est souvent assez grande, atout que vient contraindre l'instabilité de l'hébergement quand les propriétaires viennent réclamer leur droit d'usage. Le prix libre y est largement pratiqué que ce soit pour le service rendu en général ou pour des pièces en particulier. Leur plage d'ouverture est plutôt élevée, les bénévoles ayant un investissement important dans la vie de l'atelier. Souvent, ces ateliers s'épanouissent dans un environnement militant plus large, avec en voisin d'autres activités liées à l'autonomie, la récupération et la création (couture, arts, etc.). Les évènements festifs sont souvent plus engagés dans le discours et dans les actes que dans les autres types d'ateliers. L'atelier ne constitue pas un espace de professionnalisation, mais un lieu dans lequel l'activité est en engagement politique en soi, lié à un mode de vie global. Cela ne l'empêche pas d'être un lieu où l'on développe des compétences et des savoirs faire très "professionnels".

Le collectif peut-être aussi un passage transitoire pour les associations qui veulent se structurer dans un "cadre légal 1901" par la suite. Tel que c'est le cas à Toulouse pour le Labo des vélorutionnaires. Ces collectifs sont confrontés comme les autres à la recherche de locaux mais, devant l'intransigeance des pouvoirs publics locaux à leur donner accès à des locaux vacants, plutôt que d'aller vers des procédures administratives longues (demandes de RDV, de subventions, interpellations publiques, etc. qui restent sans réponse) et inutiles (on fait quoi avec le T2 au 3è étage d'un HLM d'une cité périphérique ? comme proposé par la mairie de Toulouse en 2008 aux vélorutionnaires), ces collectifs prennent le gauche quand ils n'ont pas le droit... Ouvrir un atelier dans un squat reste encore la solution la plus simple, gratuite, rapide, silencieuse (ou presque) pour démarrer un atelier.

Un atelier uniquement bénévole

Les ateliers avec uniquement des bénévoles en France, Belgique et Suisse:


Les pratiques de ces ateliers Les ateliers fonctionnant uniquement avec des bénévoles sont souvent des espaces très conviviaux. Les bénévoles s'y investissent en parallèle de leurs autres activités, notamment professionnelles. Ils sont donc un lieu de détente, de retrouvailles, avec des horaires d'ouverture moins étendues que les ateliers avec salariés (quelques heures par semaine, le mercredi et le samedi). La plupart d'entre eux vendent peu de vélos et se concentrent plus sur l'accompagnement des adhérents dans l'entretien de leur biclou. La récupération de vélo se fait par le biais de convention avec la mairie ou par un réseau de dépôt ou d'appel pour enlèvement dans les copropriétés. Ces ateliers sont structurés en association loi 1901, avec un bureau et un conseil d'administration. Le renouvellement des bénévoles et l'ouverture sur l'extérieur sont de véritables enjeux pour ces ateliers, qui, s'ils veulent rester dynamique, doivent pouvoir s'appuyer sur plusieurs personnes à la fois. Selon l'engagement militant des bénévoles autour des questions de vélos dans l'espace public, de solidarité, d'économie alternative, l'animation des rues y est plus ou moins développée, sur les thématiques autour desquels ils se sentent investit. Les relations avec les pouvoirs publics sont fluctuantes selon que les ateliers prennent positions sur les questions locales. Certaines sont hébergées dans un local de la mairie, d'autres sont appuyée par la collectivité pour leur activité locale et de service public pour les cyclistes du quotidien.

Certains ateliers décident de passer le pas du salariat. Ce profil d'atelier peut donc être lui aussi une période transitoire, qui parfois dure plusieurs années.

Un atelier avec salariés

Les ateliers avec salariés en France, Belgique et Suisse:


Les pratiques de ces ateliers Ces ateliers ont pour la plupart un niveau d'activité plus important en terme horaire et financier.

Selon que l'association constitue le projet d'une personne ou d'un groupe d'amis, l'animation de l'atelier peut être différente. Certains ateliers avec salariés maintiennent un bénévolat très dynamique avec une implication de dizaines de personnes alors que d'autres reposent sur l'investissement d'une poignée de personnes.

L'activité préparatoire à l'accueil des adhérents est importante, avec de nombreuses récupérations dans l'espace urbain, du démontage intensif, du rangement et stockage, de remontage de vélo pour la vente. Dans ce cadre les bénévoles appuient les salariés dans leur travail, venant leur donner un coup de main en fin de journée, ou organisent la vie administrative et festive de l'association, donnant du liant et de la joie de vivre. Les rentrées d'argent sont réparties entre le volume d'activité et le soutien des institutions publiques au titre du dynamisme local et de l'intérêt public. Cette répartition est fonction d'un choix de développement des ateliers, et plus particulièrement de l'équilibre entre l'autonomie financière possible et l'autonomie politique voulue.

Dans les équipes où les salariés sont nombreux, l'autogestion est souvent le principe d'organisation, le Conseil d'administration fixant les bases de l'activité, les salariés décidant sans hiérarchie entre eux des décisions à prendre. Les salariés sont recrutés en fonction de leur parcours, de leur investissement antérieur auprès de l'association, et parfois de leur compétence en mécanique cycle. Les salaires sont souvent proches du salaire minimum, parfois à temps partiel. Certains ateliers préfèrent donner plus de vacances aux salariés pour compenser leur incapacité à mieux les rémunérer. Certains contrats sont aidés par des aides régionales ou d'Etat. Quelques ateliers commencent en 2010 à pérenniser des postes en CDI.

De ces choix découlent des politiques de prix différentes. L'adhésion à la mutualisation des moyens entre adhérents est généralement comprise entre 13 et 30 euros par an et les pièces plus ou moins chères (voire gratuites dans certains ateliers). Certaines associations attirent plusieurs milliers d'adhérents par an, et vendent pour certaines d'entre elles plus de 600 vélos. Parfois, au regard de leur implantation locale et de leur réseau, certaines associations ouvrent d'autres ateliers dans d'autres quartiers, interviennent dans les écoles, pour les fêtes communales et dans certaines entreprises pas trop éloignée de "l'esprit atelier". La taille du local est un facteur structurant les choix de développement, le nombre d'adhérent et de vente de vélo possible. Certains ateliers fonctionnent avec moins de 30 m2 et d'autres avec plus de 800. A partir d'une certaine taille critique, les sollicitations sont très nombreuses. Des centres sociaux contactent l'équipe pour utiliser l'atelier, des vélos écoles s'organisent.

Un atelier avec salariés en insertion

Les ateliers avec salariés en insertion en France, Belgique et Suisse:

Présentation du projet BicyclAide à Clichy (Hauts de Seine)

  • Le projet a obtenu un accord de principe au CDIAE (Conseil Départemental de l’Insertion par l’Activité Economique) du 11 février 2010 pour l’agrément ACI, suivi par la DDTEFP, le conseil régional et le conseil général . Il a également obtenu l'appui technique de la Direction du Développement Economique, du PLIE, de études ET chantiers Île-de-France. Il bénéficie de l'accompagnement de HDSI (Hauts de Seine Initiatives) et du soutien du Secours Catholique.
  • Mise à disposition d’un local et financement des travaux, effectués par la direction de l’Architecture et de la Construction.
  • Son but : la création et la gestion de structure(s) d’insertion par l’activité économique, dont l'activité principale est la réparation de cycles
  • 10 personnes en grande difficulté, très éloignées d'un emploi aux conditions du marché  Un travail rémunéré, utile, exercé dans le cadre d’un atelier d’insertion (ACI), et accessible sans qualification élevée 
  • Les employés en insertion sont accompagnés par des professionnels qualifiés

(1 encadrant technique et 1 accompagnateur socio-professionnel)

  • L'atelier propose une prestation de service de réparation de vélos mais offre également des plages horaires aux adhérents pour réparer leur vélo eux-mêmes.
  • Activités : Recyclage de vélos hors d’usage (récupérés auprès de particuliers ou de fourrières), promotion de l’utilisation du vélo (Vente de vélos recyclés / dons (solidarité), location aux collectivités et associations locales, fourniture et maintenance des vélos des employés d'entreprises locales, des services de la ville…), proposition de services : réparation, entretien et formation technique de base.

Un atelier monté au sein d'une école ou d'une entreprise

  • Collège Gérard Philippe