Gaine

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Description

La gaine (cable housing) est un élément essentiel du câble Bowden. Elle permet au câble interne de suivre une ligne courbe lorque cela est nécessaire. Lorsqu'une portion du câble suit une ligne droite, le long d'un tube du cadre de la bicyclette, il est préférable d'interrompre la gaine si elle est de médiocre qualité, et de laisser le câble à nu pour limiter les frottements. La gaine interrompue doit alors être en appui sur une butée rattachée au cadre du vélo afin de transmettre sa force de réaction : si la gaine n'est plus en appui, la force de réaction du cadre n'est plus transmise et le câble ne fonctionne plus. La gaine permet aussi une protection partielle du câble contre la pluie et donc contre la rouille.

Si à première vue toutes les gaines se ressemblent vu de l'extérieur, ôter un embout de gaine ou couper la gaine permet de révéler sa structure intérieure afin d'en déterminer la fonction. La coupe s'effectue avec une pince coupe gaine & câble ce qui permet de ne pas écraser la gaine afin de pouvoir y glisser le câble. Dans le pire des cas, on peut aussi très bien couper les gaines à la disqueuse.

Il existe plusieurs types différents de gaines :

La plupart des gaines sont recouvertes d'une couche en plastique qui protège la carcasse métallique de la rouille. Les gaines récentes sont aussi tubées à l'intérieur d'une sous-gaine en plastique. Cette sous-gaine est parfois téflonnée ce qui améliore considérablement la glisse du câble et diminue la nécessité de lubrifier l'intérieur de la gaine. Sinon elle peut être pré-lubrifiée ou pas, son seul intérêt alors est d'ajouter une protection supplémentaire contre les infiltrations d'eau.

Variantes

Gaine à structure hélicoïdale

Gaine de frein avec structure hélicoïdale apparente (B)

Appelée le plus souvent gaine de frein (brake housing), la gaine à structure hélicoïdale (helical housing or wound housing) possède une carcasse torsadée constituée d'un seul ruban métallique enroulé en spirale. Cette structure est parfois visible lorsque la couche superficielle de plastique n'est pas très épaisse. Elle permet à la gaine de supporter sans dommage la puissance du freinage. C'est donc ce type de gaine qui est recommandée pour accompagner les câbles de frein.

En général, elles sont plus souples que les gaines de dérailleur et leur diamètre est légèrement supérieur. Toutefois, avant l'apparition de la gaine Shimano SIS conçue pour les changements de vitesse indexés, les gaines de dérailleurs avaient la même structure spiralée. Ces dernières ont en général une section moindre et fonctionnent plus ou moins bien sur les dérailleurs à friction. Le diamètre des gaines pour frein est maintenant normalisé à 5,2 mm.

À noter que paradoxalement, Shimano proposent de nouveau des gaines à structure hélicoïdale pour câble de dérailleur. Elles sont effectivement estampillée SIS et leur diamètre intérieur correspond au diamètre d'un câble de dérailleur.

Coupe d'une gaine à structure hélicoïdale

Lors de la coupe d'une gaine de ce type, à l'aide d'une pince coupe-câble, il arrive souvent que l'extrémité du ruban métallique forme une pointe qui risque d'empêcher le bon coulissement du câble, voire de le détériorer. Il faut alors meuler cette pointe à la lime plate avant d'enfiler le câble. Il est également possible de couper le bout qui dépasse à l'aide de la pince coupe-câble, en l'abordant de biais.

Gaine à structure longitudinale

Gaine de dérailleur avec structure longitudinale apparente (B)

Appelée le plus souvent gaine de dérailleur (derailleur housing), la gaine à structure longitudinale (compressionless housing) garde une longueur constante en toute occasion, elle est dite incompressible. Attention, sa structure ne supporte pas une forte pression : ce type de gaine ne doit jamais être utilisée sur des freins la gaine risquant d'éclater suite à un freinage puissant.

Les gaines à structure hélicoïdale ne sont pas adaptées aux changements de vitesses indexés, car leur longueur varie légèrement lorsque la gaine se courbe. Cette variation de longueur fausse l'indexation et peut rendre le changement de vitesse imprécis, voire un changement de vitesse automatique lorsqu'on tourne brusquement le guidon. Shimano a inventé la gaine SIS, première gaine à structure longitudinale, pour résoudre ce problème. Leur carcasse est constituée d'un faisceau de fils métalliques parallèles à la gaine qui sont maintenus en sandwich entre deux couches de plastiques. C'est cette structure qui permet à la gaine de conserver la même longueur lorsque la courbe de la gaine change. La majeure partie des gaines récentes pour dérailleur sont maintenant de ce type.

En général, elles sont plus rigides que les gaines de frein et leur diamètre est légèrement inférieur. Contrairement à ce que trop de personnes croient, il est parfois possible de faire entrer un câble de frein à l'intérieur d'une gaine à structure longitudinale : assurez-vous toujours qu'une gaine de récup' possède une structure torsadée avant de l'utiliser sur un câble de frein. Le diamètre des gaines pour changement de vitesse est maintenant normalisé à 4 mm.

Gaine de dérailleur biseautée suite à une coupe bâclée

Coupe d'une gaine à structure longitudinale

La gaine du dérailleur arrière est fortement incurvée. Si vous coupez la gaine lorsqu'elle est droite, le faisceau de fils métalliques de la carcasse va former un biseau quand elle sera courbée lors de son installation. Cette forme en biseau va fragiliser l'extrémité de la gaine en butée contre le dérailleur. C'est pourquoi il faut donner à la gaine une courbe similaire à celle qu'elle aura une fois installée avant de la couper à l'aide d'une pince coupe-câble. Il est préférable de s'y prendre en deux temps : la première coupe est approximative, on place ensuite la gaine sur ses butées en lui donnant la courbe nécessaire et on rectifie la coupe juste avant d'emmancher l'éventuel embout de gaine puis d'enfiler le câble.

Gaine à structure annulaire

La Gaine à structure annulaire (string-of-pearls housing), en constitué d'une série d'anneaux métalliques enfilés comme un collier de perles dans une sous-gaine en plastique téflonnée. Les gaines de ce type peuvent aussi bien être utilisées sur des freins que sur des dérailleurs indexés. Dispendieuses à l'achat, leur seul intérêt est de supporter sans dommage une flexion plus grande, par exemple lorsqu'une gaine enfilée à l'intérieur du cadre doit passer brusquement du tube diagonal au tube de selle.

Coupe d'une gaine à structure annulaire

Attention à ne pas perdre toutes vos perles lors de la coupe.

Gaine à structure réticulaire

Les gaines à structure réticulaire (braided housing), ont une structure en maille de filet. Elles sont réputées être mixtes mais c'est rarement vrai. Le problème c'est qu'il y a plein de modèles totalement différents :

  • Parfois, il s'agit juste d'une surcouche supplémentaire de fils en polymères, qui va renforcer la couche périphérique en plastique. Cette surcouche cache la structure réelle de la gaine : hélicoïdale ou longitudinale. Donc pas mixte.
  • Dans d'autre cas, la structure en maille de filet est constituée de fils métalliques qui vont remplacer la carcasse traditionnelle. En général, ces gaines sont vendues comme gaines de dérailleur. Donc pas mixte là non plus.
  • Il existe aussi d'autres cas : surcouche en maille de filet mais sans carcasses métalliques, gaines pour freins avec carcasse à structure longitudinale mais renforcée par une couche superficielle en maille de filet de fils en Kevlar, etc.

Les gaines à structure réticulaire sont souvent des gaines incompressibles pour frein à disque mécanique. Ce sont des gaines qui bénéficient d'une bonne résistance à la puissance de freinage mais restent aussi de longueur constante malgré les coups de guidon. L'espace entre les plaquettes et le rotor du disque étant de l'ordre du dixième de millimètre, il est important que la longueur de la gaine ne varie pas d'un poil.

Les gaines de ce type ne doivent être utilisées que si l'on est certain de leur usage : gaine neuve achetée chez un vélociste compétent ou gaine de récup' si le modèle et la marque sont bien indiqués sur la gaine pour qu'on puisse en vérifier l'utilisation préconisée par le fabricant.

Coupe d'une gaine à structure réticulaire

À l'aide d'une pince coupe-câble en bon état.

Coude V-Brake

Coude V-Brake rigide

Le coude V-Brake (noodle) est une pièce coudée qui fait tampon entre la gaine et l'une des mâchoire d'un frein V-Brake. Il combine les fonctions dévolues à une gaine et à un arrêt de gaine. Il est composé de trois pièces essentielles :

  • un arrêt de gaine métallique sur lequel va prendre appui la gaine.
  • un tube métallique coudé, en général rigide parfois flexible, dont l'une de extrémités est muni d'un décrochement permettant d'arrimer le coude V-Brake sur une butée articulée rattachée à la mâchoire de frein appelée étrier (stirrup).
  • une sous-gaine en plastique, en général téflonnée, pour faciliter le bon coulissement du câble de frein.

Arrêt de gaine

L'arrêt de gaine, appelé aussi butée de gaine (cable stop, housing stop or nipple[1]) est un autre élément essentiel du câble Bowden. Il relaie la force de réaction du cadre à la gaine selon la troisième loi de Newton. Si une gaine n'est plus en butée, le câble agit dans le vide et la traction auquel il est soumis ne peut plus être transmise.

Les butées de gaine sont souvent brasées sur le cadre. Ce sont de petits cylindres en général fendus, dans lequel va se mettre en butée l'une des extrémités de la gaine. Ils sont en général assez large pour accueillir le diamètre supérieur de l'embout de gaine, mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas. On retrouve aussi ces butées intégrées à une pièce de vélo : étrier de frein, coude V-Brake, dérailleur, levier ou manette de commande, potence de VTT, etc.

Parfois les butées sont remplacées par de simple trous, ce sont des supports de butée. Il faut alors utiliser une pièce intermédiaire : un arrêt de gaine amovible. C'est un simple tube métallique dont l'une des extrémités est rétrécie comme un goulot de bouteille. Le bout rétréci va se loger dans le trou du support de butée et la gaine sera emmanchée dans l'autre extrémité. Si on n'utilise pas de butée amovible, la gaine risque de glisser, rendant inopérante la traction sur le câble.

Arrêt de gaine réglable

De gauche à droite : A & B barillet pour levier VTT, C barillet pour levier de routier, D barillet pour support de butée, E barillet en équerre pour frein à tirage latéral


L'arrêt de gaine amovible est parfois composée de deux pièces : une vis creuse muni d'une tête cylindrique moletée et, vissé dessus, un contre-écrou, souvent moletée lui aussi. Le câble est enfilé dans le trou de la vis, la gaine est emmanché dans la tête cylindrique et le contre-écrou reste en appui sur le support de butée. Il s'agit d'un arrêt de gaine (ou butée de gaine) réglable souvent appelée barillet ou tendeur de câble (barrel adjuster, adjusting barrel or cable adjuster). La plupart des dérailleurs, des étriers de frein à tirage latéral et des manettes de commande en sont équipés. Certains supports de butée sont filetés pour accueillir un barillet. Sur certains routiers, le barillet semble monté directement sur la gaine : il s'agit en fait de deux gaines reliées entre elles par le tendeur de câble.

Son fonctionnement est simple : en dévissant la vis du barillet on augmente légèrement la tension du câble, à l'inverse, en la revissant on relâche légèrement le câble. Cela permet notamment un réglage fin de la tension du câble. Le contre-écrou doit toujours être en appui contre le support de l'arrêt de gaine pour que le réglage soit verrouillé. Attention à ne pas trop dévisser, le barillet risquerait alors de se déloger de son support, la gaine ne sera alors plus en appui et le câble ne fonctionnera plus.

Ces butées de gaines sont très utiles, elles permettent :

  • de compenser l'usure des patins, en dévissant légèrement le barillet, pour que ceux-ci puissent se rapprocher à nouveau de la jante (c'est pour cela qu'il faut revisser les barillets à chaque fois qu'on change les patins);
  • d'ajuster le réglage de la tension de câble sur les dérailleurs (ils sont indispensables lorsque ceux-ci sont indexés);
  • de peaufiner le réglage des freins à tambour ou à disque mécanique, ou des blocages de selle ou de suspension.

Ne pas confondre l'arrêt de gaine avec le guide-gaine ou l'embout de gaine.

De gauche à droite : A barillet de dérailleur arrière, B butée de gaine amovible pour support de butée, C butée de gaine amovible pour levier de frein ville, D embout de gaine en métal, E embout de gaine en plastique

Embout de gaine

Les embouts de gaine (ferrules [2] or housing caps), sont de petits capuchons en métal ou en plastique qui doivent être emmanchés à chaque extrémité de la gaine à chaque fois que cela est possible. Malheureusement, il faut parfois s'en passer, car certaines butées de gaine sont trop étroites pour accueillir le diamètre plus important des embouts de gaines. Les embouts de gaines préviennent de la détérioration des extrémités de la gaine. Ils sont indispensables sur des gaines de dérailleur lorsque la carcasse métallique est biseautée suite à une coupe bâclée. Ils limitent aussi l'infiltration d'eau. Si les extrémités ne sont pas protégées, elles risquent de se couder si la structure est hélicoïdale et de se défaire si la structure est longitudinale : les fils vont s'écarter les uns et des autres et, n'étant plus solidaires, peuvent se rompre plus facilement.

Leur diamètre est maintenant standardisé sur les gaines récentes : 4mm pour les gaines de dérailleurs et 5mm pour les gaines de freins. S'il est généralement impossible d'enfiler un câble de frein dans un embout de gaine de dérailleur, ce n'est pas toujours le cas. De plus, les anciennes gaines de dérailleur ayant une section plus importante, il est tout à fait possible qu'elles aient été protégées d'embouts de gaine de frein. Ne vous fiez jamais à l'embout de gaine pour identifier les gaines de récupération.

  • Les embouts en plastiques sont plus fragiles et leur durée de vie est souvent moindre. Par contre ils s'enfilent plus facilement et restent bien en place dès qu'ils sont emmanchés.
  • Les embouts en métal sont plus résistants et supportent mieux la puissance du freinage. Par contre ils sont parfois difficiles à enfiler. D'autre fois, ils ne restent pas en place et on est parfois contraint de le sertir avec une pince pour faciliter le montage du câble. Si ce n'est pas le cas, il est préférable de ne pas le faire, car il arrive parfois qu'on coince le câble lorsqu'on serre trop fort sur l'embout.

Ne pas confondre l'embout de gaine avec l'embout de câble ou l'arrêt de gaine.

Guide-gaine

Guide-gaine brasé sous le tube supérieur.

Un guide-gaine est un dispositif qui permet de maintenir une gaine le long du cadre ou des fourreaux de fourche pour éviter que celle-ci soit délogée de ses butées par accident. Il s'agit le plus souvent d'un cylindre sans butée dans lequel sera enfilée la gaine. Certains guide gaine sont amovibles : à clip, à vis ou à élastique. Les cintres de routiers sont souvent munis de rainures servant de guide-gaine sous la guidoline. En l'absence de guide-gaine on peut tout simplement utiliser un collier de serrage en plastique [3].

Ne pas confondre le guide-gaine avec le guide-câble ou l'arrêt de gaine.

Réparations

Diagnostic

Gaine à structure longitudinale (dérailleur)
Gaine à structure hélicoïdale (frein)
création pédagogique de Bretz'selle pour reconnaître un système gaine/câble en bon état

Une gaine doit être impérativement changée lorsque :

Lorsque le câble peine à revenir à sa position initiale, cela peut être dû à un problème dans la manette, le frein ou le dérailleur ou tout autre mécanisme (grippage, ressort cassé ou trop mou, etc) mais c'est le plus souvent lié à la présence de rouille sur le câble, ou à l'intérieur de la gaine, ce qui aboutit à des frottements trop importants. S'il suffit parfois d'injecter un peu d'huile à l'intérieur des gaines pour régler le problème (en pompant plusieurs fois sur la manette pour que l'huile pénètre bien), changer le câble et ses gaines est souvent la meilleure solution (problème de rouille réglé).

Longueur des gaines

Lors du remplacement d'une gaine, il faut toujours recalculer sa longueur lorsque la gaine d'origine présente des coudes anguleux. La présence de tels coudes est symptomatique d'une gaine trop courte ou trop longue. La longueur d'une gaine doit être calculée de façon à ce que chaque extrémité arrive droit dans les butées, à la tangente du câble sortant. Si la gaine est trop courte, elle risque ne pas être vraiment en appui contre l'arrêt de gaine, de se déchausser de la butée ou de former rapidement un coude anguleux qui va accroître les frottements du câble contre la gaine. Si la gaine est trop longue, elle risque de se déloger par accident, de former une courbe trop sinueuse qui peut accroître les frottements et peut même à la longue former un coude anguleux.

Gaine de dérailleur arrière trop courte
Gaine de dérailleur arrière de bonne longueur

Pour certaines gaines, le calcul de la longueur nécessite d'autres vérifications :

  • Une gaine trop courte reliée aux manettes du guidon risque de buter contre la douille de direction, lorsqu'on braque à fond, par exemple pour ranger la bicyclette. En butant contre la douille de direction, la gaine peut alors se déloger d'une des butées avec les conséquences que l'on sait.
  • Une gaine reliée aux manettes d'un cintre de routier sera sans doute ensuite partiellement cachée sous la guidoline. Elle va alors former une courbe sinueuse particulière dont il faut tenir compte.
  • Les gaines qui aboutissent à un dérailleur ou un frein, sont souvent en butée contre une pièce mobile, leur courbe va donc changer lors de la manipulation des manettes de commande. Il faut donc s'assurer que la gaine ne soit pas trop longue lorsque le frein ou le dérailleur est relâché mais surtout qu'elle ne soit pas trop courte dans le cas inverse. Pour les dérailleurs arrières, il faut redoubler d'attention car l'amplitude entre les positions extrêmes peut être considérable. Les mécanos débutant-es ont toujours tendance à couper la gaine trop courte sur les dérailleurs arrières.

Couper la gaine d'une selle télescopique à la bonne longueur

La gaine de blocage de selle ne doit pas être trop longue sinon elle risque de former un coude anguleux lorsque la tige de selle sera enfoncée dans le tube de selle. Voici une astuce pour couper une gaine de blocage de selle à la bonne longueur :

  • Mettre la gaine en butée contre le levier de commande du guidon.
  • Tourner le guidon à fond, de manière à ce que la portion de gaine qui rejoint le levier de commande soit la plus courte possible.
  • Tirer légèrement sur la gaine côté tube de selle, pour s'assurer que la gaine ne forme pas un coude au niveau du boîtier de pédalier.
  • Couper la gaine au raz du tube de selle.
  • Après avoir connecté le câble à la tige de selle, enfoncer la tige de selle dans le tube de selle, dans le même temps, ramener délicatement le guidon à sa position normale, en tirant s'il le faut, mais très légèrement sur la gaine. Attention à ne pas déloger la gaine de sa butée contre la tige de selle pendant l'opération, sinon le déblocage ne fonctionnera pas.

Coupe des gaines

La coupe des gaines doit toujours être effectuée avec une pince coupe câble[4] en bon état. Avec une pince coupante traditionnelle ou une pince coupe câble usée on risque de gâcher la coupe ou d'écraser la carcasse de la gaine. Lorsque la gaîne est munie d'une sous-gaine en plastique, celle-ci, suite à la coupe, forme parfois un bouchon qui empêche d'y enfiler le câble. Il faut alors utiliser un poinçon fin pour ré-ouvrir la sous-gaine en plastique ou pour redonner à la carcasse sa forme cylindrique initiale. À défaut d'un poinçon, on peut utiliser la pointe d'une vis à bois ou un simple clou. On peut aussi fabriquer un poinçon en meulant un rayon de roue. Certaines gaines nécessitent des précautions supplémentaires :

Lubrification

La lubrification du câble et des gaines sert à prévenir de la rouille et à favoriser un bon coulissement du câble à l'intérieur des gaines. Cette lubrification se fait à la graisse qui résiste mieux à la pluie que l'huile trop volatile. On a vu que la plupart des gaines récentes sont munies d'une sous-gaine en plastique. Le problème avec les gaines de récup' c'est qu'on ne connaît pas la qualité de ces sous-gaines : sont-elles téflonnées, pré-lubrifiées ou dénuées de toute agent lubrificateur ? Dans le doute, il vaut donc mieux lubrifier légèrement ces gaines et mettant une pointe du graisse sur l'extrémité du câble avant de l'enfiler dans la gaine.

Vérification des butées

Lorsque le câble n'est plus en tension, les gaines peuvent facilement se déloger des butées de gaines. Il faut donc toujours vérifier les butées pendant ou après la mise en tension du câble.

Tassage des gaines

Après avoir changé une gaine, les embouts de gaine peuvent ne pas être suffisamment enfoncées, la gaine peut aussi ne pas être logée tout au fond de sa butée. Si on effectue le réglage de la tension du câble sans avoir tassé les gaines au préalable, les embouts de gaine iront s'enfoncer un peu plus dans les gaines, et les gaines iront se loger plus profondément au fond de leur butée pendant les premières heures d'utilisation de la bicyclette. La longueur effective des gaines ne sera plus la même et le vélo sera complètement déréglé. C'est pourquoi il faut toujours vérifier le tassage des gaines avant de procéder au réglage final. Dans l'absolu, à chaque fois que le câble n'est plus tendu, vous perdez votre réglage et les gaines risquent de ne plus être tassées correctement.

Le tassage des gaines s'effectue après la mise en tension du câble. Cette mise en tension doit être effectuée normalement, comme si on allait procéder tout de suite au réglage du frein ou du dérailleur.

Sur les freins, c'est très simple, il suffit d'appuyer plusieurs fois à fond sur les leviers de frein. Si les gaines n'étaient pas tassées correctement, les patins vont s'écarter un peu plus de la jante. Il faut alors retendre le câble, vérifier une dernière fois le tassage avant de procéder au réglage final.

Sur les freins à disque mécanique composés d'un seul piston, le tassage nécessite quelques précautions : l'étrier doit d'abord être centré correctement et il est conseillé de diminuer fortement le jour entre les plaquettes et le rotor avant de tasser les gaines. C'est pour éviter de voiler le rotor par mégarde lors du tassage. Toujours, pour la même raison, il faut souvent procéder par étapes :

  • on appuie une ou deux fois sur le levier de frein;
  • si le jour entre les plaquettes et le rotor s'est agrandi, on le réduit en dévissant un petit peu le barillet;
  • on recommence l'opération jusqu'à ce que le jour ne varie plus;
  • il faut ensuite terminer le réglage comme d'habitude : position correcte des plaquettes, centrage de l'étrier, rotor dévoilé si nécessaire.

Sur les dérailleurs, cela demande un peu de pratique :

  • Le dérailleur doit être au repos, chaîne sur le petit pignon et sur le petit plateau en général.
  • De la main droite on actionne la commande de vitesse, de la main gauche on bloque le dérailleur, on l'empêche de passer à la vitesse suivante. Ne pas regarder le dérailleur mais la gaine qui aboutit à la manette. Elle doit se tendre pendant l'opération. Il faut doser correctement la puissance du tassage : si on n'appuie pas assez fort sur la manette, la gaine ne sera pas suffisamment tassée, si on appuie trop fort, la gaine risque d'exploser. En général, il faut détruire quelques gaines avant de savoir doser correctement la puissance du tassage. Refaire l'opération plusieurs fois si nécessaire. Ensuite, on procède comme pour les freins : on retend le câble, on vérifie une dernière fois le tassage et on peut procéder au réglage final.
  • Si appréhension d'abîmer vos gaines, il est possible de régler une première fois vos dérailleurs puis d'aller faire un tour. Au bout de quelques changements de vitesses, avant et/ou arrière, les gaines se seront tassés. Il est alors nécessaire de repaufiner ses réglages une fois les gaines tassées.

Changement d'une gaine passant à l'intérieur du cadre

Comment changer une gaine qui passe à l'intérieur du cadre ? C'est relativement simple sur les vélomoteurs électriques (VAE) en démontant la batterie et le capot du moteur. Pour les vélos pliants, on y arrive souvent parce qu'il est possible d'accéder à l'intérieur du tube diagonal en ouvrant la charnière. Mais sur les vélos traditionnels c'est une autre paire de manche : comment faire ressortir la gaine de l'autre côté ? Voici l'astuce :

  • Il faut d'abord se munir d'un câble deux fois plus long que la gaine à changer, un câble de dérailleur arrière de tandem par exemple.
  • On coupe ensuite la nouvelle gaine, en prenant de la marge car l'on ne connaît pas la longueur exacte de la gaine à changer.
  • On enfile ensuite le câble dans la nouvelle gaine puis dans la gaine qui est encore à l'intérieur du cadre. Si le câble est assez long, il doit ressortir à l'autre extrémité de la gaine à changer.
  • Depuis cette extrémité, on tire le câble jusqu'à ce que la tête du câble viennent en butée contre l'extrémité de la nouvelle gaine. Les deux gaines doivent alors être en contact.
  • On continue à tirer : l'ancienne gaine commence à sortir pendant que la nouvelle gaine rentre dans le cadre. Il faut maintenir la poussée constante pour que les deux gaines restent accolées l'une à l'autre pendant l'opération, surtout lors de la phase délicate où la nouvelle gaine doit ressortir du cadre.

Si on ne dispose pas d'un câble assez long, il y a une autre astuce qui suffit souvent :

  • Remplacer éventuellement le câble s'il est grippé ou effiloché.
  • Sortir la gaine en laissant le câble à l'intérieur du cadre.
  • Enfiler la nouvelle gaine autour du câble resté en place.

Récupération

Un-e mécano qui a déjà explosé une gaine de dérailleur en essayant de la tasser sait combien ces gaines sont fragiles et ne doivent en aucun cas être utilisées sur des freins. Il est donc important de savoir identifier à quel usage est destiné une gaine de récup'. On peut trier les gaines dès le démontage tant qu'on connaît encore leur usage. Une autre bonne habitude est de laisser le câble à l'intérieur. Malgré tout, ces bons usages ne garantissent pas d'une erreur : le vélo a pu être réparé par un-e mécano débutant-e qui n'a pas mis la bonne gaine sur le bon câble. On a vu que des critères comme la souplesse, la rigidité, le diamètre de la gaine ou le fait de pouvoir ou non enfiler un câble de frein ne permettent pas d'identifier à coup sûr la nature de la gaine. Le seul critère fiable est de découvrir la structure de la gaine en enlevant un de ses embouts ou en la coupant.

Récupérer les embouts de gaine

Souvent les embouts de gaine sont trop profondément enfoncés dans la gaine à force de les solliciter en utilisant le vélo, et donc durs à récupérer. Une technique apprise à l'Atelier du Zinc à Toulouse consiste à chauffer le bout de la gaine à l'aide d'un briquet afin de faire fondre un peu le plastique qui la recouvre et ainsi de pouvoir retirer l'embout de gaine. Cela ne fonctionne que pour les embouts de gaines en métal.

Notes

  1. Le terme nipple est plus souvent employé pour désigner un écrou de rayon.
  2. Le terme ferrule est parfois utilisé pour désigner d'autres pièces, des embouts de câbles par exemple.
  3. On emploie plus souvent le nom de sa marque de fabrication : Serflex, Rilsan, Colson, Tyrap, etc.
  4. L'appelation coupe câble & gaine n'a de vertu que pédagogique puisque la gaine est un élément d'un câble Bowden.